Mes 10 séries, partie 1/5: The X-Files et Veronica Mars
10 séries. Celles dont les DVD repassent très régulièrement dans mon lecteur. Celles qui m’ont le plus marqué. Mes 10 séries. Je les aborde par le biais de cinq billets ludiques qui reviendront à chaque fois sur deux d’entre elles. Elles sont listées sans ordre particulier (c’est déjà assez dur de n’en choisir que 10).
- Partie 1: The X-Files et Veronica Mars
- Partie 2: Doctor Who et Friday Night Lights
- Partie 3: Queer as Folk et Babylon 5
- Partie 4: The West Wing et My So-Called Life
- Partie 5: Community et Reporters
The X-Files
Deux agents du FBI, un croyant et une sceptique, mènent ensemble des enquêtes sur des affaires qui impliquent le paranormal. En toile de fond, une gigantesque conspiration mondiale pour cacher la présence des extraterrestres sur Terre et leurs préparatifs de colonisation.
C’est la série de mon adolescence. J’avais 14 ans lorsque j’ai vu le premier épisode, un début d’été sur M6. 22 ans au moment du dernier épisode. Mais au-delà de cet aspect nostalgique, je reste impressionné par X-Files, par ses audaces, par sa variété, par la constance de son ton, hyper-réaliste dans son traitement du fantastique.
Ce que j’aime peut-être le plus à propos de X-Files, c’est qu’on ne savait jamais à quoi s’attendre à chaque épisode. Thriller, SF, horreur, comédie... Avec seuls éléments communs Mulder, Scully et le fantastique, les épisodes de la série brassaient énormément de genres et d’ambiances. Forcément, dans ces conditions, la série a produit quelques ratages monumentaux, mais c’est mille fois compensé à mes yeux à cette absence de routine. J'admire ce refus de se raccrocher à une foule d’éléments récurrents (pensez, pour le contre-exemple, au Caméléon) pour compenser le manque d’inspiration.
The X-Files a ausculté toutes les peurs des années 90 avec pas mal d’acuité, alternant pour mon plus grand plaisir entre ses monstres de la semaine et une mythologie tentaculaire, livrée comme un puzzle aux fans qui voudraient bien se plonger dans ses méandres pour en rassembler les pièces.
Bien sûr, The X-Files a duré trop longtemps. Mais c’est la règle du jeu d’une série : elle dure aussi longtemps qu’elle est profitable. Aux créatifs de faire de leur mieux pour lui garder son intérêt. Et si X-Files a duré aussi longtemps, c’est aussi parce que ses créatifs ont fait de leur mieux.
1993 – 2002
Fox / 20th Century Fox
Créé et showrunné par Chris Carter
Avec Gillian Anderson, David Duchovny, Robert Patrick
Veronica Mars
Neptune est peuplée par des milliardaires – et par leurs employés. La lutte des classes y a encore tout son sens et fait rage au Lycée, où elle sert de carburant aux usuelles cruautés claniques adolescentes. Un an plus tôt, la meilleure amie de Veronica a été assassinée. Elle est devenu une paria parce que son père, alors Shérif de la ville, a suspecté le père de la victime, l’un des plus riches habitants de la ville. Keith Mars est maintenant Détective Privé, et Veronica a beaucoup appris en lui donnant régulièrement des coups de main après les cours.
Veronica Mars, ça ne paye pas forcément de mine, et d’ailleurs ils sont nombreux ceux qui lui ont tourné le dos après le Pilote. Mais, comme Veronica elle-même, la série dissimule derrière des répliques hilarantes et un ton branché un propos sombre et désabusé sur un monde corrompu par l'argent et l'incapacité des adultes à protéger les jeunes de la violence – sexuelle en particulier.
La troisième et dernière saison, très perturbée par les interventions du diffuseur, est de qualité inférieure, mais n'efface pas la virtuosité des deux premières.
Veronica mène de front ses études, son travail pour son père qu'elle assiste à l'agence, les affaires confiées par d'autres lycéens, et son enquête personnelle sur le cas de Lilly: une hyperactivité classique pour qui cherche à combler une profonde faille narcissique, illustrée à l'écran par une incroyable maestria scénaristique. Rob Thomas jongle entre des intrigues épisodiques (souvent extrêmement réussies, sans que les scénaristes ne se sentent obligés de gonfler exagérément les enjeux) et une intrigue feuilletonnante par saison qui ne lasse jamais tant elle multiplie les rebondissements et les révélations inatendues sur les personnages.
Traumatisée à 16 ans Veronica peut-elle retrouver une sociabilité normale? C'est la question qui sous-tend toute la série.
D'ailleurs, elle concerne aussi plusieurs autres personnages, amis ou ennemis: nombre des coupables que Veronica démasque au terme de ses enquêtes sont eux-mêmes d'anciennes victimes. Dans le monde de Veronica Mars, l'adolescence est un traumatisme dont on se remet avec plus ou moins de séquelles...
2004 – 2007
UPN puis CW / Warner
Créé et showrunné par Rob Thomas
Avec Kristen Bell, Jason Dohring, Enrico Colantoni...