Pendant ce temps à Fleury-en-Provence (mon année à Serial Eyes)
Nous sommes grosso modo à mi-parcours de Serial Eyes et le programme peut déjà se targuer de quelques spécialités. Celle des vacances qu’on a très, très envie de voir arriver. Celle des reprises sur les chapeaux de roue après les vacances, où se mélangent événement spéciaux, rattrapage du temps perdu, et réactivation de projets. De quoi vous faire demander, une semaine après la reprise, si la prochaine pause arrive bientôt.
La reprise de janvier s’articulait autour du pitch de nos trois séries de groupe au board de Serial Eyes, soit la quinzaine de personnes qui ont monté le programme, défini ses ambitions pédagogiques, et l’ont financé. Ces séries, nous avons commencé à les développer au premier jour de notre présence ici, le 16 septembre. Nous vivons donc avec depuis quelques temps. Cependant, au milieu de tous les autres projets et rencontres du programme, le temps que nous pouvons y consacrer est finalement limité.
Le challenge fut donc de réussir à pitcher des séries que nous sommes en train d’apprendre à bien connaître, et sur lesquelles s’ajoutent constamment des couches de précision, mais qui ne sont pas pour autant totalement formées. Nous sommes encore en cours de construction de l’épisode Pilote, après tout.
Avec ces limites, grâce à l'entraînement avec Frank Spotnitz et Ben Harris et à leurs conseils, et en tenant compte du trac inhérent au fait de parler devant quinze paires d’yeux qui vous scrutent, parmi lesquelles quelques-unes des personnalités les plus importantes de la télé européenne, les trois pitchs se sont très bien passés. Cela m’a confirmé, en tout cas, le plaisir que je prends à travailler sur notre projet, « Mister President ».
(Et dès le début de la semaine suivante, avec Peter Gustaffson, aujourd’hui producteur mais ancien de la télé publique suédoise, SVT, qui a lancé « Akta Människor / Real Humans », nous avons continué de répéter ces pitchs en les modifiant en fonction de différents objectifs et interlocuteurs (pitch du projet à une chaîne avec le producteur, recherche de co-production auprès d’une chaîne étrangère, etc.). Un bon entraînement aussi pour les pitchs de nos projets individuels, qui concluront le programme.
Ces projets individuels, justement, après la mise en place de la fin de l’automne, prennent désormais totalement leur essor. Nous nous sommes tous vu attribué un tutor qui commentera nos textes et nous aidera dans le développement qui conduira à produire d’ici mai une mini-Bible, un dialogué de Pilote et un sell-pitch oral. J’aurais pour ma part la chance de travailler avec l’Italien Nicola Lusuardi, qui nous a tous impressionné durant les quatre jours que nous avons passé avec lui à l’automne. Sa vision précise, structurée et sans concession est exactement ce qu’il fallait à mon projet, « Influence », pour l’aider à prendre forme.
Lusuardi, d’ailleurs, supervise notre autre projet de groupe, la création d’un autre concept de série. Avant son retour en février, janvier nous a vu travailler à sa commande – dans le cas de mon groupe et du projet « Save Our Souls », il s’agissait d’un synopsis du Pilote, d’un synopsis épisode ‘‘standard’’ et de six lignes sur notre épisode de mi-saison et notre season finale.
Pas de doute, Serial Eyes occupe son étudiant.