Le cinéma, une culture partagée, un lien social (Be Kind, Rewind)
Ce n'est pas tous les jours qu'un chef d'oeuvre sort sur les écrans. Alors avouez que c'est toujours bête d'en rater. Le dernier film de Michel Gondry, Be Kind, Rewind (soit Soyez Sympa Rembobinez selon la VF que vous n'irez PAS voir) est sur les écrans depuis le 5 mars. Alors si vous ne l'avez pas encore vu, c'est la sortie à faire ce week-end.
Bande-annonce :
Be Kind, Rewind est la plus belle réponse au cynisme que j'ai vu depuis longtemps, et le meilleur film que j'ai vu ces dernières années, de par sa capacité incroyable à marcher sur le fil, à l'équilibre entre tous les écueils dans lesquels il aurait pu sombrer. Quelque part entre le plus abstrait des films d'auteur et la grosse machinerie d'une comédie populaire, quelque part entre le film à thèse et la blague de potache idiote, quelque part entre le réalisme et l'utopie, quelque part entre la nostalgie et la croyance au futur, quelque part entre le défaitisme et la naïveté, quelque part entre le film de vacance et le blockbuster Hollywoodien... Dans ce quelque part multiple et singulier se trouve Be Kind, Rewind.
Michel Gondry, qui ne se laisse jamais bouffer par son gimmick, y filme une déclaration d'amour au cinéma vibrante et généreuse, mais n'oublie jamais d'aimer aussi les gens, ceux que le cinéma peut réunir au-delà des barrières fictives que nos civilisations dressent entre nous. Mais le film invite aussi à nous replonger au cœur de nos propres histoires et passés, et à en tirer la version sublimée avec laquelle Hollywood aurait si bien réussi à émouvoir et enchanter le monde entier. "Our past belong to us, we can change it if we want", "sometimes, the best movies are the ones we make up".
J'ai rit comme rarement au cinéma. J'ai versé quelques larmes, aussi. Et je n'ai qu'une envie : y retourner.
Formidable mise en abîme, le réalisateur a suédé sa propre bande-annonce :