Fall season has started
Si vous voulez rendre un fan de séries irritable, intercalez-vous entre lui et sa capacité à voir les séries juste au moment de la rentrée Américaine.
Bref, grâce à Olivier et nonobstant un emploi du temps chargé, première œillade ce jeudi et ce vendredi à cette nouvelle saison. Pour le début de sa seconde saison, Desperate Housewives affronte la lourde tâche de relancer une machinerie bien plus complexe que la moyenne des séries télévisées. Du coup, en dépit de quelques moments *très* mémorables, rien d'étonnant à ce que le premier épisode de la seconde saison soit parfois un peu mou et poussif.
Mais, dès sa deuxième semaine, la série a livré un épisode digne de son meilleur niveau : dense, intelligent... et à mourir de rire ! Tout repart donc très bien et n'a guère que la possibilité de s'améliorer encore, d'ailleurs, une fois qu'on sera entré dans le vif du sujet, ce qui éteindra un peu l'artificialité du nouveau mystère.
Deuxième partie de ma livraison initiale : Night Stalker.
Nouveauté de la saison, la série se centre sur le personnage de Carl Kolchak, un journaliste nouvellement engagé au Beacon de Los Angeles et qui, en s'intéressant à des affaires de meurtres bizarres ou le paranormal n'est jamais loin, va entrer en concurrence avec l'équipe établie des crime reporters numéro 1 du journal : Perri Reed et son photographe, Jain McMannus.
S'inspirant d'un de ces produits des seventies devenus cultes on ne sait trop pourquoi, Frank Spotnitz (le numéro 2 de X-Files) en fait exactement la même chose que les producteurs du nouveau Battlestar Galactica : une oeuvre de son époque, intelligente, posée, capable d'établir une véritable atmosphère qui lui est propre grâce à un sens visuel.
Combien de fois n'a-t-on pas entendu : "dans ce film / cette série, la ville est un véritable personnage" (variation sur le thème, d'ailleurs, les artisans de Lost disent la même chose de l'ile, ce qui n'est absolument pas le cas. Mais cela vient surement de ce qu'il ne savent absolument pas ce qu'est un personnage). Jamais je n'avais réellement ressenti la chose devant un écran. Sauf que c'est arrivé avec Night Stalker et que les producteurs ne s'en étaient même pas vantés avant diffusion. Deux des principaux décors de la série s'ouvrent au travers de large baies vitrées sur la ville de Los Angeles. A chaque instant qu'on passe dans ces lieux, la ville vit et vibre à l'image, d'autant plus que de nouvelles caméras sont utilisés qui autorisent une profondeur de champ démente : on voit les voitures embouteillées au loin tandis qu'au premier plan, le visage de l'acteur est cristallin.
On est loin, très loin, de l'impression claustrophobique que donnent bien des décors construits en studio.
Scénaristiquement le courage de la série est magnifiquement représentée par un Pilote qui ne résout rien du fond de l'affaire qu'il a présenté. Même pas sous la forme d'un réel cliffhanger qui voudrait nous transmettre l'envie de regarder les prochaines épisodes. Non, simplement les personnages quittent l'affaire sans avoir la moindre idée de ce qui était en oeuvre et de la réalité ou non des liens directs avec une autre affaire antérieure évoquée au travers du passé de Kolchak, et le spectateur n'en saura pas plus. Le scénariste décide de lui faire partager pleinement la perplexité des personnages au risque que la frustration pousse à éteindre la télé.
Night Stalker est diffusée dans une case horaire difficile, face à CSI/Les Experts, la série qui fait le plus d'audience aux Etats-Unis. On aura beaucoup commenté sur cet horaire-abbatoir. Reste qu'à la vue du premier épisode, on comprend qu'à n'importe quel autre horaire, une narration aussi radicale l'aurait déjà conduite à l'annulation. Cette case est une case de niche, pour un cult-show. C'est la seule chance pour la série de vivre sur l'une des quatre principales chaînes US.
Rien n'est gagné, mais je suis assez confiant sur sa capacité à tenir au minimum une saison complète.
Et sachant que Vince Gilligan et surtout l'immense Darin Morgan signeront deux des pochains épisodes, je suis d'autant plus impatient!...
Next : Alias et Veronica Mars...