La croisée des chemins
C'est quand même étrange : j'ai l'impression que chaque fois que ma vie avance, le passé trouve le moyen de se rappeler à moi. Volonté ironique du destin d'insister sur les pages tournées... Entre autres plus complexes choses, je viens de passer quelques minutes sur le blog, que le hasard m'a fait découvrir, d'un ancien ami. Sa barque a l'air de bien flotter. C'est étrange parce qu'il est très certainement la seule personne sur cette grosse planète dont je peux affirmer que je la déteste, mais je suis content pour lui. Vous croyez que je suis trop con ? ;-)
J'ai beaucoup discuté chez Seve ce week-end à Paris, et notamment de ces choses là. Rien ne me manque de ce qui se trouvait au début du livre et a disparu au fil des pages. Je n'ai que peu de regrets : la plupart du mauvais était inextricablement lié au meilleur, et peu de mes erreurs paraissent injustifiées.
Mon parcours aura été marqué par un certain chaos. Faire autrement eut été difficile. Il est mon reflet, aussi, très certainement, et cela en dépit de certaines apparences.
Le 31 janvier, je fêterai les trois ans de mon premier pas à Lyon. Celui-là pour 6 jours de vacances en 2003. Putain, j'oublierais jamais ce 31 janvier là!
Le 17 avril suivant, j'y posais définitivement mes quelques valises. Moi qui m'étais auparavant si peu autorisé à vivre, c'est incroyable ce que ces années auront été chargées. Complexes, aussi. Je suis arrivé ici alors que j'étais cet être étrange, à la fois très adulte et très adolescent. Je n'étais pas armé pour affronter grand-chose, mais vivre, c'est affronter. Je me suis beaucoup trompé sur les gens. Les gens se sont beaucoup trompés sur moi. Dans les deux cas c'était inévitable. Moi, parce qu'on se trompe toujours, parce qu'on se fait toujours avoir les premières fois. Les autres, tout simplement parce que j'étais incompréhensible.
Pas grave: j'ai tourné les pages des ratés, les miens comme ceux des autres. Et j'ai recommencé.
Ligne après ligne, le résultat prend forme, et il me plaît de plus en plus. Certes, des chapitres urgents restent vierges pour l'instant mais, cette fois, je sens que le récit m'y amène naturellement...
Je ne veux plus croire au possible. En cet instant, j'y crois, simplement. Et c'est tellement mieux!