Le Village : ouverture des portes
Ça y est ! Après plusieurs mois de travail, Le Village, site placé sous l'égide de l'association A Suivre, et dont j'assure la rédaction en chef, est finalement mis en ligne et accessible à tous.
« Le 4 février, Le Village, un site consacré à la fiction télévisée européenne, a ouvert ses portes.
Je suis sûr que l’idée même semble un peu saugrenue à bon nombre des visiteurs européens qui lisent ces lignes. Car si elle est en théorie très proche de nous, la fiction européenne s’avère, en vérité, pratiquement invisible. A peine plus, pour nous français, qu’un « Julie Lescaut » en bruit de fond, un soir où l’on s’est attardé chez Mamie. Cette situation a plusieurs causes.
Évacuons très vite la première, celle qu’on nous opposera en premier : son supposé manque de qualité. D’abord, la fiction européenne n’est pas seulement la fiction française. Cette fiction télé là souffre plus d’être méconnue que d’un manque de qualité. Quand aux productions télévisuelles hexagonales, aux réussites certes pour le moins contrastées, elle n’est pas mieux (re)connue quand elle produit des réussites franches que quand elle enfile à la chaîne des navrants héros-citoyens.
Qu’elles aient été noyées sous des flots de collections policières à héros récurrent est un début d’explication, mais un début seulement.
Les séries américaines de qualité nous arrivent aussi noyées dans un flot de productions sans intérêt. Si les ’’sériephiles’’ s'orientent, c’est parce qu’il existe de solides réseaux prescripteurs, sur internet, dans la presse, les librairies et autour des machines à café... Des réseaux à même de faire connaître ce qui innove, émeut, provoque, bref : se détache du tout-venant.
Enfin, et cela découle des éléments déjà mentionnés, la fiction télévisée européenne doit aussi son invisibilité à une absence quasi totale d’échanges, d’interactions entre ses créatifs et son public. Ce silence a beaucoup contribué à la scléroser. On note une tendance au développement de ces initiatives ces dernières années en France et en Europe. Elles restent à amplifier, et promouvoir.
Les créatifs et leur public doivent échanger, débattre, s’engueuler, aussi, parfois! D’un tel dynamisme d’ensemble, notre conviction profonde est qu’il ne peut sortir que de bonnes choses.
Vous l’aurez compris, ces quelques constats dessinent en creux les contours de la politique éditoriale du Village et ses objectifs principaux.
‘‘Le Village’’. Ce nom ne fut d’ailleurs pas choisi par hasard, et entend souligner une autre vérité. La fiction européenne est riche d’un patrimoine fort. « Belphégor », « Chapeau Melon et Bottes de Cuir » et, donc, « Le Prisonnier », furent des productions bien de chez nous, à leur époque à la pointe de la création mondiale. Elles constituent des références qu’il convient de se remettre en mémoire. La fiction Européenne n’est pas à créer. Elle dispose déjà de fondations solides. Toute velléité de construire à coté, par exemple en singeant les productions américaines sans leurs moyens, nous semble prendre le risque d’être au mieux une perte de temps, au pire une entreprise contre-productive.
Un véritable travail de sensibilisation, de réflexion collective et de promotion de l’existant est nécessaire. Nous entendons, au Village, y apporter notre pierre.
Nous espérons que vous nous rejoindrez dans cette entreprise collective et participative ! »