Réponses à l'hyper-président
Ce matin, j'étais devant ma télévision pour assister au discours et à une partie de la session de questions-réponses de la première grande conférence de presse de notre hyper-président.
L'occasion de constater une fois de plus l'excellence de ses performances dans ce type de prestation. De se rendre compte de l'effort de recul et d'intellectualisation nécessaire à chaque phrase, pour débusquer derrière l'apparent "bon sens populaire" dont tout le discours Sarkozyien se voudrait issu, la proposition démagogue, l'accent populiste, la formule de pure rhétorique totalement vide de sens mais qui constitue une magnifique pirouette, voire une simple contre-vérité.
Un échange intéressant à cet égard fut celui qui s'établit entre Nicolas Sarkozy et Laurent Joffrin de Libération, qui l'interroge sur son hyper-présidence, justement, et le fait qu'il rassemble plus de pouvoir qu'aucun autre chef d'état démocratique. La réponse fut à la hauteur de la question. Le terme échange, néanmoins, mériterait des guillemets, puisque le système de la conférence de presse interdit au journaliste de répondre à la réponse.
Mais, ni une, ni deux, Libé Labo convoque Joffrin à déconstruire la dite réponse, ce qui a pour avantage de mettre en avant par l'exemple les multiples effets dont je parlais plus haut.
Cela dure 13 minutes et reprend à la fois la question originale de Joffrin, ainsi que la réponse de Nicolas Sarkozy, entrecoupée des commentaires à postériori.