White is the new black
Le fond noir, c'était plus possible, pas vrai? Cinq ans de blog, ça valait bien un petit ravalement de façade. Voilà qui est fait. On reste grosso modo dans le même esprit et les mêmes tonalités, sauf qu'on renverse la couleur du fond. Le blanc, c'est quand même à la fois plus classe et plus confortable que le noir, non?
A part ça, j'écris toujours beaucoup en ce moment. Ces temps-ci, je travaille sur des projets de fiction. C'est marrant, il y a une une longue période de pause pendant laquelle je n'en ait plus écrit, de la fiction. Basiquement, cela correspond à la période écoulée depuis le lancement du Village, il y a trois ans. Pas forcément que je n'en avais plus envie, mais plutôt une réalité toute matérielle: un full-time job, plus Le Village, ça ne m'en laissait ni le temps, ni la disponibilité intellectuelle. D'ailleurs pendant cette période le seul moment où j'en ai quand même écrit un peu de fiction, c'était pendant mes trois mois de chômage entre mon départ de Aides et mon arrivée à Paris en 2008. Et finalement, le fait qu'à coté du full-time job j'ai pu réussir à tenir une moyenne de deux articles par semaine pour Le Village, c'est déjà plus que bien.
Bon, je n'avais pas complètement, complètement arrêté la fiction. Un projet comme Nexus continuait d'exister en tâche de fond dans mon cerveau, et il s'y est souvent ajouté des idées à l'occasion. Mais ce n'était rien de très organisé, concret ou constructif. Et rien de très difficile, comme ce que je fais en ce moment, où j'essaye d'inventer des choses et de boucler des choses. J'adore ce mot du vocabulaire des scénaristes de télé américain, qui disent "to break a story" pour désigner la phase de la construction d'une histoire, notamment pour un épisode. Casser une histoire. Ou abattre une histoire, comme on abat un mur. C'est exactement ça.
Depuis la fin du mois de février, j'ai bouclé un dossier de présentation pour un téléfilm unitaire qui n'a quasiment aucune chance de se vendre. Mais c'est une histoire "personnelle" que je trimbale depuis des années, alors c'était important de boucler un truc pour pouvoir la laisser de coté. Et puis on sait jamais, sur un malentendu...
Et puis j'ai monté un dossier sur une série, sur la base de cinq lignes d'idée générale que j'avais notée l'été dernier. En deux mois, je suis passé de ces cinq lignes à quelque chose comme 16 pages, je crois, qui présentent le concept, les personnages, l'histoire du pilote et esquissent les 11 prochains autres épisodes. Ça a pas mal pris forme et les principaux défauts qui restaient ont été corrigés ces deux dernières semaines.
Maintenant, je repars de zéro sur autre chose, destiné à l'un des principaux endroits où on peut espérer commencer à la télé française. Une piste évidente à laquelle il m'était déjà arrivé de penser, mais je n'avais jamais trouvé d'idée qui colle avec le format et la ligne éditoriale. J'ai enfin trouvé une piste depuis trois semaines. Je travaille dessus, ça avance. Dès que j'ai un peu avancé (ça m'a bien réussi de travailler en parallèle sur le bouclage du téléfilm et le début de la série), j'attaque le développement d'un autre projet, un unitaire, pour un prix lancé par FTV. J'ai le pitch depuis fin janvier, le prix est arrivé après. Et si j'avais cherché à inventer quelque chose pour y répondre, j'aurais probablement pas trouvé mieux que l'idée que j'avais eu avant.
Tout ça pour dire que cela me fait un bien fou d'utiliser cette partie là de mon cerveau -- je ne sais pas s'il y a une partie spéciale du cerveau pour l'invention de la fiction, mais je viens de décider que oui. Il y a encore beaucoup d'étapes à passer pour rendre tout ça un peu concret, beaucoup de freins intérieurs et extérieurs à desserrer. Je ne sais pas encore si ça fera un beau jardin, mais pour l'instant ça pousse bien...